Faire du dîner un délice : 12 façons de rendre vos repas plus enrichissants

family-meal2_telescope-1216134

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Quel que soit le repas que vous prépariez, du riz au curry, de la viande et des légumes, des spaghetti à la sauce marinara ou simplement une brique de soupe, vous écrivez une nouvelle page de votre histoire.

Le dîner en famille est quelque chose de puissant. On se souvient des repas de notre enfance tout au long de notre vie, et pas seulement à cause des plats servis. Des études montrent que la fréquence des repas partagés en famille peut avoir une influence dans de nombreux domaines tels que la moyenne générale à l’école, la santé mentale ou le risque de consommer de la drogue.

Ces recherches mises à part, on peut voir que les rituels alimentaires font partie des aspects les plus fondamentaux et les plus importants de la vie. En dépit de la très grande diversité des aliments que nous mangeons, de la manière dont nous les servons, de l’endroit où nous les consommons et des personnes avec qui nous les partageons, une chose est universelle : l’importance profondément enracinée des traditions culinaires.

Dans toutes les cultures, les repas ne servent pas uniquement à remplir des estomacs. Il s’agit de moments où le rassemblement, le partage et les liens qui se nouent sont aussi importants que les plats servis.

Bien plus qu’une simple tortilla

Dans son livret intitulé « My Family Food Story » [L’histoire culinaire de ma famille, N.D.T.], la rédactrice de blogs Allison Kimball a écrit : « J’ai regardé ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère, et aujourd’hui mes filles utiliser la même recette pour nourrir physiquement et émotionnellement les personnes qu’elles aiment. L’odeur qui se répand dans toute la maison avec la cuisson des tortillas dans la poêle ainsi que le roulement du rouleau à pâtisserie qui résonne dans mon esprit et dans mon cœur rappellent les anecdotes familiales de foi, d’adversité et de persévérance que l’on racontait, les souvenirs tendres que l’on évoquait, les rires et la musique que l’on entendait. »

Pour la famille Kimball, une tortilla n’est pas qu’une simple galette de maïs. C’est un rituel.

L’histoire « du livre de recettes manuscrit et fragile, dont les pages ont été cousues entre elles »et que les prisonniers du camp de concentration de Terezin ont pris soin de compiler pendant la Seconde Guerre mondiale, est une preuve solide de la valeur intrinsèque des traditions culinaires. De tout ce qu’ils auraient pu écrire sur les quelques feuilles de papier en leur possession, ils ont choisi de noter des recettes d’œuf farcis, de gâteau au café, de galantine de poulet et de strudel aux prunes. Leurs recettes étaient une part essentielle de leur identité qu’ils ne pouvaient pas supporter de perdre, alors qu’ils avaient déjà littéralement tout perdu.

Dans une publication du New York Times, Lore Dickstein a écrit : « Les recettes de ce livre […] rappellent une autre vie, une vie meilleure. Elles nous font penser à une famille enthousiaste, rassemblée autour d’une table à manger sculptée, chargée de plats. Ce livre revêt une importance toute particulière pour moi : lorsque je lis la recette de la salade d’asperges ou celle de la tarte au chocolat, je peux visualiser ces plats et me rappeler leur goût. Ce sont des plats de mon enfance. »

Les termes qu’Allison Kimball et Lore Dickstein emploient sont révélateurs : ils utilisent les verbes « voir », « goûter », « entendre » et « sentir ». Ils expriment le caractère inoubliable du repas familial. Quand nous cuisinons et mangeons ensemble, nous utilisons tous nos sens :

  • Nous voyons les visages des personnes que nous aimons et les couleurs vives de la nourriture posée devant nous.
  • Nous entendons plusieurs sons : des crépitements, des bouillonnements, des cliquetis.
  • Nous touchons différentes textures de nos mains et de notre langue.
  • Nous sentons des arômes puissants et goûtons des saveurs différentes.
  • Nous partageons ces sensations avec les personnes rassemblées autour de la table.

Solliciter le cœur
Avec toutes les distractions de la vie moderne, les repas d’aujourd’hui peuvent ressembler plus à des corvées qu’à des rites sacrés ; mais que l’on serve un chef-d’œuvre gastronomique ou le contenu d’une boîte de conserve, le fait de manger ensemble éveillera tous nos sens et nous permettra tout de même de garder ces instants en mémoire.

Concernant le pouding au pain de sa grand-mère mexicaine, Edgar Gomez explique : « Je ressens un lien particulier avec ma famille chaque fois que j’en mange.»

Concernant les chocolats fourrés aux cacahuètes et à la guimauve de sa grand-mère américaine, Steve Rockwood raconte : « Ma grand-mère les préparait avec amour à chaque fois. »

Concernant la recette traditionnelle des rouleaux de printemps de sa famille, Anne Metcalf confie : « Comme l’arôme délicieux de la cuisine de ma mère, mes origines vietnamiennes touche chaque partie de ma vie. »

L’importance de ces plats provient-elle de leur goût : l’association particulière d’ingrédients qui ravit le palais ? Non. Ce qui compte, c’est ce que les recettes représentent : du temps, des sacrifices, la famille et l’amour.

Tous les repas, que nous les prenions seuls ou avec d’autres personnes, sollicitent nos yeux, nos oreilles, nos mains, notre nez et notre langue. Mais notre cœur peut aussi être sollicité lorsque nous nous rassemblons avec nos êtres chers ou lorsque nous cuisinons des recettes qui nous relient à nos origines.

Des repas en famille plus enrichissants

Voici une douzaine de façons simples de rendre vos dîners en famille plus mémorables et plus enrichissants quelle que soit la taille ou la composition de votre famille et quel que soit le temps ou le budget que vous pouvez y consacrer.

  1. Prenez dix minutes. Bruce Feiler, auteur du livre Secrets of Happy Families [Les secrets d’une famille heureuse, N.D.T.], explique qu’il vous suffit d’avoir une conversation de dix minutes pour tirer profit d’un dîner en famille. Même les soirs où vous n’avez que le temps de préparer un repas tout simple, vous pouvez nourrir le cœur et l’esprit avec un peu de votre temps et un peu d’attention.
  2. Rassemblez-vous autour de la table. La table de cuisine est sans doute le meuble le plus important de la maison. Même si vous avez acheté des plats à emporter en sortant du travail, efforcez-vous de vous asseoir à table pour manger en famille. (Vous êtes fatigués d’entendre les enfants se disputer ? Bruce Feiler explique qu’en leur donnant des tâches à l’avance, comme mettre la table, vous améliorerez l’harmonie au moment du repas.)
  3. Parlez de l’œuvre de l’histoire familiale. Bruce Feiler indique que d’après une étude menée à l’Université Emory, « plus les enfants connaissent leur histoire familiale, plus ils ont le sentiment d’avoir la maîtrise de leur vie et une haute estime d’eux-mêmes. C’est le meilleur indicateur du bien-être émotionnel d’un enfant. » Le repas est le moment idéal pour raconter et renforcer l’histoire de votre famille, et pour donner à vos enfants un sentiment d’appartenance et une « identité intergénérationnelle » forte.
  4. Cuisinez des recettes familiales ou commencez volontairement vos propres traditions culinaires.
  5. Faites participer vos enfants dans la préparation. Jonathan Wing raconte que le mercredi soir, c’était son tour d’aider sa mère à faire le repas et ils préparaient souvent de l’adobo. Il confie : « Elle nous a appris à préparer des plats traditionnels de son enfance [aux Philippines]. À présent, une partie de l’enfance de ma mère fait également partie de mon enfance. »
  6. Commencez le repas par un moment d’unité. Votre famille a peut-être l’habitude de faire une prière pour bénir le repas. Si c’est le cas, priez nominativement pour chaque personne à table ou exprimez des remerciements pour ces personnes. Celles qui ne croient pas en Dieu peuvent tout de même donner la main à leur voisin de table pour prendre le temps de nouer des liens avant de commercer à manger.
  7. Remerciez toutes les personnes qui ont contribué à la préparation du repas. Parlez des fermiers qui ont cultivé les légumes, du boucher qui a découpé la viande, de la personne dont le salaire a permis d’acheter ces aliments, de l’ancêtre qui a transmis cette recette et des mains qui ont préparé la nourriture.
  8. Interdisez les téléphones et les smartphones à table, en particulier pour les parents. Près de trois travailleurs américains sur cinq rapportent que la réception continue de SMS et de courriels gâchent le moment du dîner en famille.
  9. Écoutez. Des recherches montrent que les parents ont tendance à accaparer les deux-tiers du temps de parole au dîner. Bruce Feiler avertit : « Si c’est le cas, vous ne tirez pas suffisamment profit du temps que vous passez ensemble. » Essayez de laisser au moins la moitié du temps de parole à vos enfants.
  10. Rendez hommage à l’auteur de la recette. Mettez au centre de la table une photo de la personne qui a transmis cette recette, pour lancer la conversation et créer des liens, comme l’explique Elizabeth Dillow sur le blog de FamilySearch.
  11. Sollicitez les cinq sens et les cinq saveurs. Si des enfants sont à table avec vous, demandez-leur d’identifier ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent, ce qu’ils sentent, ce qu’ils goûtent et ce qu’ils touchent. Demandez-leur s’ils peuvent repérer les cinq saveurs dans ce repas : le sucré, le salé, l’acide, l’amer et l’umami (nouvelle saveur d’après le site Wikipédia).
  12. Situez les origines des aliments composant votre repas sur une carte. Téléchargez le set de table comprenant une carte du monde. Nommez tous les lieux d’où proviennent les aliments sur votre table (ex : des raisins du Pérou, du poulet local, du riz mexicain) et demandez aux enfants de retrouver les pays sur le set de table, ou de trouver sur la carte les pays d’origine des ancêtres qui ont transmis les recettes que vous appréciez.

Nous conserverons tout au long de notre vie les souvenirs que nous forgeons autour de la table de cuisine. Si, en lisant cet article, vous avez pensé à des traditions culinaires ou à des anecdotes au sujet du dîner, prenez un moment pour les notes ou publiez-les dans la section des commentaires. Vous pourriez aussi les téléverser sur votre profil du site de FamilySearch.

À l’avenir, nous avons tous le choix : nous pouvons voir les repas comme des corvées ou nous pouvons choisir de les voir comme un honneur, des dons et un outil puissant capable d’améliorer la vie de nos enfants, de renforcer les liens entre les générations et d’édifier des familles fortes. Et nous n’avons pas besoin de devenir de meilleurs cuisiniers pour bénéficier de ces avantages. Il nous suffit de faire notre part pour dépasser les cinq sens afin de toucher le cœur.

Par Angie Lucas

À propos de l’auteur